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Histoire : Le sang versé par les aviateurs pour « sauver Lorient »

De nombreux carrés militaires du territoire témoignent des militaires américains ou du Commonwealth morts entre 1940 et 1944.

Dans la région de Lorient, il existe quatre cimetières où sont inhumés des militaires étrangers décédés pendant la Seconde Guerre mondiale : à Guidel, Lorient-Kerentrech, Lanester et Gâvres. Dans ces cimetières, sont enterrés principalement des équipages d’avion ayant participé aux attaques et bombardements des installations allemandes de la région lorientaise.

Ces militaires sont des Anglais de la Royal Air Force (RAF) pour la majorité, mais on trouve aussi des Canadiens de la Royal Canadian Air Force, des Néo-Zélandais de la Royal New Zealand Air Force, des Australiens de la Royal Australian Air Force et des Polonais de la Polish Air Force intégrés à la RAF. Deux militaires de la Royal Navy ont aussi leurs tombes dans le cimetière de Guidel. Pendant le conflit, les aviateurs des pays du Commonwealth et des États-Unis étaient enterrés sommairement et une croix de bois était disposée sur la tombe.

Après la guerre, les pays alliés se posèrent la question du rapatriement des corps. Évidemment, il était économiquement et techniquement compliqué de rapatrier l’ensemble des corps des soldats morts sur le sol français.

Des carrés militaires qui témoignent du sacrifi ce des aviateurs alliés

Les États-Unis décidèrent d’exhumer les corps pour les regrouper dans des cimetières militaires américains situés en France. C’est ainsi que les 37 Américains enterrés au cimetière de Guidel furent transférés dans les cimetières de Saint-James, de Colleville-sur-Mer, de Neuville-en-Condroz en Belgique ou aux États-Unis.

Par contre, les pays du Commonwealth choisirent de laisser les corps dans les cimetières communaux où ils avaient été initialement enterrés. L’entrée de ces cimetières porte la mention « Tombes de Guerre du Commonwealth – Commonwealth War Graves ».

La « Commonwealth War Graves Commission » (CWGC) veille à rendre hommage aux 1 700 000 hommes et femmes des forces armées du Commonwealth qui sont morts dans les deux guerres mondiales. Plus d’un million de victimes sont désormais commémorées dans des sites militaires et civils dans quelque 150 pays. Les principes de la Commission sont « que chaque mort doit être célébré par son nom sur la pierre tombale ou sur un mémorial, que les pierres tombales et monuments sont permanents, que les pierres tombales sont identiques et qu’aucune distinction n’est réalisée en raison du rang, de la race ou des croyances »

Chaque cimetière est ordonné en rangées de pierres tombales blanches qui sont des stèles rectangulaires dont le bord supérieur est en arc de cercle. Chaque pierre est marquée d’un symbole distinctif de la confession religieuse du militaire sauf si on ne connaît pas sa religion. En tête de la pierre, on trouve un insigne représentant le pays d’appartenance.

168 tombes dans le Pays de Lorient

Les pierres sont gravées avec le numéro de matricule, le grade, les initiales des prénoms, le nom, la fonction, la dénomination de l’arme d’appartenance, la date du décès, l’âge et en bas de la pierre tombale une mention, en général donnée par la famille.

Dans la région lorientaise, le lieu principal d’inhumation est Guidel (117 tombes), suivi de Lorient-Kerentrech (39 tombes) puis de Lanester (7 tombes) et de Gâvres (5 tombes). Entre 1940 et 1942, le lieu d’inhumation est choisi en fonction de la localisation du crash de l’avion. Puis à partir de 1943, le cimetière de Guidel rassemble les nouvelles sépultures à l’exception de trois cas dont l’inhumation a lieu à Gâvres. On remarque aussi un pic d’inhumations en janvier et février 1943 – période où les bombardements s’intensifient sur les installations militaires allemandes.

À ces aviateurs qui ont une tombe dans ces cimetières, il faut ajouter ceux dont la sépulture est située à Vannes-Boismoreau, Plougoumelen, Quiberon, Sarzeau, etc. et le sacrifice de ceux tombés en mer lors des raids aériens et qui n’ont pas de tombe.

Jean-Yves Le Lan
Emmanuelle Yhuel Bertin
Groupement des associations d’histoire locale du Pays de Lorient.

 

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