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Cérémonie des vœux de Norbert Métairie

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Vendredi 19 janvier, le président de Lorient Agglomération, Norbert Métairie, présentait ses vœux devant une salle comble, au Palais des Congrès de Lorient. Dans son discours, il a notamment cité ces six défis majeurs pour le territoire : climatique, numérique, le défi des mobilités, de la cohésion, des coopérations territoriales et de la méthode.

Bonsoir à tous,

Le marathon des vœux constitue toujours une période privilégiée de rencontres, d’échanges et aussi de convivialité.

J’avoue humblement que c’est également pour moi une manière de percevoir ce que sont les préoccupations, les ressentis, et les attentes de mes collègues en ce début d’année.

Je n’inventerai rien en relatant, en cette période de grande incertitude pour les collectivités, leur sentiment de ne pas être suffisamment entendues au plus haut niveau de l’Etat, de voir leur autonomie fiscale et globale se rétrécir, face à une recentralisation qui ne dit pas son nom.

Cette crainte est réelle, surtout quand elles ont déjà engagé des efforts importants en matière d’économie de gestion.

Notre conviction partagée, c’est pourtant que les richesses du pays, les initiatives, les innovations se créent depuis les territoires.

C’est bien à ce niveau que se maintient la cohésion sociale, au moment où se creusent comme jamais la fracture sociale et les inégalités.

Cela est-il vraiment reconnu ?

En tous cas, ça laisse beaucoup d’interrogations sur la nature du pacte républicain, indispensable par les temps qui courent, et pourtant un peu trop mis à l’épreuve.

C’est quand les principes et les lois de la République ne sont plus respectés, que le civisme fait défaut, la confiance s’étiole et le populisme progresse.

Bien sûr, le monde bouge.

Conscientes de l’intérêt général, bien rodées aux efforts et aux contraintes, les collectivités ne rechignent pas, dans leur ensemble, à prendre en compte les réformes nécessaires, dès lors qu’elles sont empreintes de justice et d’équité.

Pour autant, faut-il se lamenter, au risque de subir les mutations ?

Ou faut-il considérer que dans tout changement ou difficulté, il y a autant d’opportunités à saisir pour rebondir et envisager de nouvelles perspectives ?

C’est clairement cette deuxième approche qui emporte mon adhésion.

Nous faisons partie des quelque 300 plus grandes collectivités concernées par la contractualisation voulue par l’Etat.

Monsieur le Préfet, nous sommes évidemment disponibles pour y travailler.

Pas de façon défensive mais au contraire avec la volonté que le projet de territoire sur lequel nous nous sommes engagés, soit pris en compte.

Ce projet passe essentiellement par notre capacité à relever 6 grands défis territoriaux, qui sont autant de chantiers pour nous.

Le premier, le plus urgent, c’est le défi climatique.

Cette exigence ne pourra pas se payer de mots et doit se traduire par des actes forts.

Nous en avons déjà posé un certain nombre et d’autres vont l’être dans les prochains mois.

C’est d’actions concrètes dont nous avons besoin, pour faire de la transition écologique une réalité tangible.

Notre perspective est notamment de développer toutes les alternatives aux énergies fossiles.

C’est un engagement déjà ancien, pas du "Green Washing".

Nous avons déjà initié un certain nombre de projets photovoltaïques sur les bâtiments communautaires, et nous allons monter en puissance – c’est le cas de le dire-, avec notre projet de ferme solaire sur le toit du bloc K2 à Lorient La Base, qui produira l’équivalent de la consommation annuelle de 1 000 logements.

Nous nous sommes engagés avec les partenaires privés et publics – au premier rang l’Etat et la Région - dans le projet des éoliennes flottantes, une technologie d’avenir, qui concilie les impératifs de transition énergétique mais qui doit trouver sa viabilité économique, sans quoi elle ne pourrait essaimer.

D’autres projets sont également lancés, autour du biogaz, des hydroliennes…

Cette conviction, nous la partageons bien sûr avec les communes, ce qui nous conduit d’ailleurs à nous engager dans des projets communs.

C’est le cas notamment, avec de la mise en place d’une Société Publique Locale pour développer les réseaux de chaleur Bois énergie, et structurer une filière d’approvisionnement local afin de maîtriser nos apports.

Toute cette démarche de recomposition de notre « mix énergétique » local s’accompagnera évidemment d’une action forte en faveur de la baisse des consommations énergétiques, d’aides à la rénovation thermique des logements, de participation à des actions de sensibilisation et d’expérimentation notamment.

Nous proposons aussi une plateforme de service autour de l’Energie, pour accompagner communes et partenaires : conseil en énergie partagé, valorisation des certificats d’énergie, achat groupé d’énergie…

Nous lancerons également prochainement la construction d’un nouveau bateau électrique transrade, pour atténuer toujours plus notre empreinte écologique en matière de mobilités.

Notre politique déchets, dans toute son acception, sera également un beau levier d’action.

Car nous ne faisons pas que collecter des déchets : nous avons une politique de tri et de valorisation qui nous met à la pointe du recyclage en France, des expérimentations permanentes, qu’elles soient techniques ou autour d’actions de sensibilisation, comme le « Zéro déchet  Zéro Gaspillage» qui, après les habitants, s’étend maintenant aux entreprises…

Tout cela fait de notre territoire l’un des plus petits producteurs par habitant de déchets en France.

Le combat pour le climat passe aussi par une multitude d’autres actions, qui relèvent de nos compétences: la protection des espaces naturels, la qualité des milieux aquatiques, la préservation de la biodiversité…

La lutte est globale, notre réponse le sera aussi.

 

Notre deuxième défi, c’est celui du numérique, autour de deux enjeux.

Le premier, c’est celui des infrastructures et notamment du Très Haut Débit.

Nous somems donc particulièrement attentifs à la manière dont s’opère le déploiement de la fibre, dont la responsabilité incombe pour une bonne partie du territoire à un opérateur privé.

Attentifs surtout au respect du calendrier de déploiement, et plus globalement des  engagements pris auprès des partenaires publics.

Ce formidable accélérateur de développement ne doit pas non plus constituer un élément de ségrégation territoriale, entre ceux qui en bénéficient et ceux qui n’en bénéficieraient pas ou dans un temps sensiblement plus long.

Alors, au sein du Syndicat mixte Mégalis, nous continuerons à intervenir dans les zones moins denses, plus rurales, mais qui ont, tout autant que les autres, droit au développement.

Mais la question des infrastructures n’est pas une fin en soi ; nous devons aussi bien appréhender celle des usages.

C’est le deuxième enjeu numérique.

Il nous faudra accompagner leur développement, pour qu’ils répondent à la diversité des besoins qui s’expriment, notamment le besoin d’inclusion.

Les questions de vieillissement, de dépendance, de handicap ne doivent plus conduire à l’isolement des personnes qui en sont l’objet.

C’est le sens de notre engagement dans la chaire Maintien@domicile portée par la fondation UBS, ou encore le projet Handicap Innovation Territoire qui vient d’être retenu à un appel à projet national.

Ces deux projets agrègent d’ailleurs beaucoup de partenaires, preuve que cet enjeu du numérique au service de l’inclusion est largement identifié.

Nous avons aussi à apprendre à nous prémunir des excès, ou des usages non souhaités.

C’est pour cela que nous continuerons à accompagner un certain nombre d’initiatives en matière de cybersécurité et de cyberdéfense…

Nous poursuivrons le travail engagé autour de notre schéma du Numérique, notre feuille de route territoriale en la matière, pour favoriser l’économie et l’innovation, accompagner la création et la mutation de l’emploi, lutter aussi contre la fracture numérique, ou encore  développer les services, simplifier la vie des habitants…

Nous accompagnerons aussi le développement des usages au travers de notre soutien au Réseau Numérique 165, qui fédère les acteurs de Bretagne Sud.

Bien d’autres actions sont menées sur cette thématique, que ce soit par le biais de notre technopole, dont c’est l’un des secteurs d’expertise, ou en lien avec nos partenaires. Je pense par exemple à l’événement Connect’in Lorient, organisé conjointement avec la CCI, et qui a rencontré cette année un beau succès.

Nous avons encore des efforts à produire pour être réellement identifiés comme territoire numérique, mais je crois que nous sommes sur la bonne voie.

C’est dans ce sens que nous avons participé à la création de Digiskol, labellisée Grande Ecole du Numérique, aux côtés de très nombreux partenaires publics et privés, et dont les résultats sont extrêmement encourageants.

Troisième défi, celui des mobilités.

Et particulièrement les mobilités du quotidien.

Je nous sais très attendus sur le sujet.

Les grandes infrastructures étant livrées ou en passe de l’être, c’est sur la bonne articulation entre les différents modes de déplacements que la question va maintenant porter.

Bien évidemment, le chantier de la refonte de notre réseau de transports urbains sera au coeur de notre mobilisation en 2018.

Nous l’avons déjà entamé l’année dernière en retravaillant la partie nord du territoire, en lien avec les communes et les habitants.

Le service rendu en a été sensiblement amélioré ; c’est un encouragement, mais qui nous engage à la même exigence dans le travail à venir.

Il portera sur une question essentielle : qu’est-ce qu’on attend aujourd’hui d’un réseau performant ?

Nous avons déjà dégagé de grands principes, qu’il nous faudra maintenant mettre en œuvre avec notre nouveau délégataire : lisibilité, rapidité, régularité, ponctualité, fonctionnalité.

Cette refonte est également nécessaire car l’approche en matière de mobilités a aussi beaucoup évolué ces dernières années.

Nous sommes sortis de la dichotomie entre l’usage du véhicule individuel et l’utilisation des transports collectifs, pour mieux appréhender ce sujet sous l’angle de la multimodalité.

En veillant par exemple à la bonne articulation entre transports urbains et ferroviaires, principalement le TER, dont la part dans les mobilités du quotidien est en constante augmentation.

Je sais que l’objectif de qualité de service est partagé par nos partenaires, au premier rang la Région, dont c’est l’une des grandes compétences.

Monsieur le Président, cher Loig, nous en avons parlé récemment, nous partageons la même exigence sur le sujet et je sais pouvoir compter sur ta détermination à améliorer encore ce qui doit l’être, au bénéfice des usagers.

Le défi des mobilités, c’est aussi celui de notre accessibilité et des connexions aux territoires plus éloignés. 

La grande vitesse ferroviaire est une partie de la réponse, et ici, les gains ont été importants, avec la mise en service de la LGV l’été dernier.

L’autre partie de la réponse passera par l’aéroportuaire.

L’actualité légitime d’autant plus notre volonté de travailler à  l’avenir de la partie civile de notre aéroport de Lorient Bretagne Sud.

Nous serons à 1h30 ou 2h des principaux aéroports régionaux, ce qui ne peut être satisfaisant pour un territoire qui concentre une population aussi importante et des acteurs économiques qui ont un besoin vital d’être rapidement connecté aux grands centres de décision nationaux ou internationaux.

Aux côtés de la CCI, nous en faisons un sujet prioritaire, que cela passe par l’ouverture de nouvelles lignes, notamment sur Roissy, mais également par la question de la qualité du service rendu sur la ligne vers Orly, aujourd’hui inacceptable.

Les lignes vers Londres et Porto sont un franc succès, et montrent qu’ici, une offre diversifiée, qualitative et adaptée aux besoins locaux peut largement rencontrer sa clientèle.

En tous cas, nous ne lâcherons rien sur ce sujet, soyez-en sûrs.

Le quatrième défi sera celui de la cohésion car c’est le ciment de notre projet de territoire.

Elle n’est jamais acquise. Elle doit se construire et se consolider en permanence.

Je pense à notre politique de l’habitat.

Nous avons adopté en 2017 notre Programme Local de l’Habitat, qui est notre feuille de route en la matière et qui résume assez fidèlement notre ambition : celle d’une politique qui fait du logement un élément central de la dynamique territoriale, en nous donnant les moyens d’accueillir de nouvelles populations dans des logements performants et adaptés aux besoins, et ce partout sur le territoire.

Mais cela nécessite aussi de garantir la mixité sociale.

La vraie mixité, celle qui fonctionne à l’échelle du territoire  

C’est un beau chantier pour notre conférence intercommunale du logement.

La cohésion passe aussi par notre politique économique.

Je pense notamment à nos zones d’activités, parce qu’elles maillent le territoire, et contribuent à un emploi correctement réparti, qui bénéficie à tous.

Cela passera à nouveau par une politique foncière agile, réactive, et qui intègre bien la nécessaire préservation de l’activité agricole.

Je l’ai déjà dit, notre identité –certes maritime - est aussi rurale et agricole, et c’est une activité économique essentielle pour nous.

Nous le mesurons au travers du travail collectif mené sur notre charte de l’agriculture et de l’alimentation : c’est une filière qui sait être innovante, exigeante sur la qualité et en phase avec les enjeux environnementaux d’aujourd’hui.  

Notre action économique va aussi s’enrichir d’un volet commercial puisque nous aurons à définir notre politique locale du commerce.

Là encore, objectif d’équilibre, conformément à notre SCOT qui fait de la préservation des centralités la pierre angulaire du dispositif : elles devront d’abord rester le lieu d’implantation privilégié du commerce, avec son corollaire, la régulation stricte du développement commercial des périphéries. 

Ce travail, nous le ferons en concertation étroite avec toutes les parties concernées et bien sûr les communes.

Je pourrais également parler du tourisme, qui irrigue aujourd’hui l’ensemble du territoire. Toutes nos communes disposent d’atouts indéniables, un patrimoine naturel ou historique remarquable, parfois même des équipements touristiques de premier plan.

Appuyons-nous sur cette politique : c’est un vecteur d’identité et aussi un motif de fierté, celle de partager un beau territoire.

La cohésion passera aussi par notre capacité à faire vivre le pacte communautaire conclu avec les communes.

Tout d’abord en poursuivant les mutualisations, aussi loin que nous le pourrons… ou le voudrons.

Nous partageons déjà beaucoup de services mutualisés : en matière d’aménagement, de droit des sols, d’énergie, d’informatique, de médecine du travail…

Notre ambition  n’est pas de rendre aux communes une simple prestation de service. C’est au contraire faire de notre proximité un atout pour rendre le service le plus adapté, au bénéfice de tous.

Le pacte communautaire vivra aussi au travers de la reconnaissance du rôle des communes dans l’attractivité de l’agglomération.

J’ai l’ai dit souvent : l’agglomération n’avancera pas sans les communes.

Mais l’inverse est aussi vrai.

Leur rayonnement et leur bonne santé bénéficiera en retour à l’agglomération dans son ensemble.

C’est la raison pour laquelle, au-delà de notre intervention déjà forte dans le cadre de nos compétences, j’ai souhaité la création d’un fonds d’intervention communautaire en soutien à  des projets conduits par les communes.

Nous aurons en ce début d’année un travail à conduire avec les maires autour des critères qui devront nécessairement encadrer notre intervention financière, mais c’est aussi comme cela que les liens s’affermissent.

Le cinquième défi que nous aurons à relever, c’est celui des coopérations territoriales.

Celles qui sont réellement utiles, qui nous rendent plus efficaces, qui nous confèrent un poids supplémentaire dans nos discussions avec les partenaires extérieurs.

Mais aussi celles qui sont évidentes, naturelles.

Je souhaite donc que ces coopérations concernent d’abord les territoires qui partagent avec nous le même bassin de vie, à commencer par Quimperlé Communauté, dont je salue le président, Sébastien Miossec, qui nous fait l’amitié d’être présent ce soir.

C’est en route !

Et c’est bien un format de coopération plus souple, plus opérationnel, qu’il faut privilégier, qui nous permet d’avancer plus vite et d’aller plus loin avec nos voisins. 

La conviction est la même avec la communauté de communes  Blavet Bellevue Océan, avec laquelle nous partageons des intérêts communs.

Ce rapprochement ne remet pas en cause la démarche engagée depuis 2013 avec les autres agglos de Bretagne Sud, avec lesquelles nous continuerons à travailler sur des coopérations concrètes.

Toutes ces collaborations se font en bonne intelligence, dans le respect des identités et des prérogatives de chacun.

Ce travail collectif en faveur d’une meilleure attractivité, nous le menons aussi au travers de  notre démarche de marketing territorial, qui réunit élus locaux, CCI, réseaux économiques et représentants de la société civile.

Elle est exemplaire et consiste à coordonner nos moyens, nos visions, nos stratégies.

Ce sujet, je crois que nous avons intérêt à l’appréhender aussi à l’échelle du bassin de vie, pour éviter les concurrences stériles, et parier plutôt sur les  intérêts partagés, les complémentarités et les bénéfices collectifs.

Le dernier défi, nous devrons le relever collectivement : c’est celui de la méthode.

Je crois aux vertus de l’action collective, car c’est une force.

Et à celles de la collaboration car en décloisonnant, en confrontant les points de vue, elle produit de l’intelligence collective.

Je suis surtout convaincu que notre projet de territoire, nous ne le mettrons pas en œuvre sans vous.

La puissance publique n’est pas omnisciente et dans tous nos domaines d’intervention, nous avons besoin d’agréger les savoirs et les compétences pour conduire l’action la plus efficiente possible, autour des grands objectifs qui sont les nôtres.

Ces objectifs, vous les partagez très probablement.

C’est tout d’abord de faire du développement économique et de l’emploi une priorité.

Mais c’est aussi veiller à ce que ce développement participe au bien-être collectif, qu’il ne crée pas de fracture mais qu’au contraire il soude le territoire.

La proximité induite par l’échelon local nous prédestine aux collaborations. Après…, tout reste une question de bonne volonté…

Je souhaite sincèrement que nous puissions nous rejoindre sur cette ambition.

Soyez convaincus de ma détermination à engager l’Agglomération dans cette démarche, sur tous les sujets qui le justifient, et avec tous ceux qui ont cette aspiration.

Voilà ce que je souhaitais partager avec vous ce soir : mon optimisme résolu dans nos capacités à réussir ensemble, pour le territoire, pour ses habitants.

J’espère qu’il sera contagieux !

Bonne année à tous !

Blezad mat d’an holl !

 

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