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Jean-Paul Departe, l’électro libre

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Ingénieur au laboratoire d’électronique du centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape, à Ploemeur, ce fou de technologie invente, assemble et construit des objets innovants et connectés. Une passion qu’il met au service des patients.

Un sourire invariablement suspendu aux lèvres, Jean-Paul Departe a les yeux qui brillent quand il évoque son quotidien d’ingénieur en électronique à Kerpape, un centre de soins spécialisé dans la rééducation de personnes gravement blessées physiquement.

Depuis 35 ans, il invente des outils adaptés aux patients et à leurs besoins. « Je viens le matin en me disant qu’on va faire des choses géniales, et j’ai la chance de travailler, à Kerpape, dans un établissement mutualiste qui a toujours placé l’innovation au service des personnes en situation de handicap. Je suis arrivé en 1982, ma femme y travaillait déjà en tant qu’ergothérapeute. Je suis entré au laboratoire d’électronique qui existait seulement depuis un an. » Ce laboratoire est une curiosité, dès sa création et encore aujourd’hui, car c’est le seul qui soit installé dans un centre de rééducation. Au plus près des patients.

Au laboratoire d’électronique de Kerpape, on trouve aujourd’hui trois ingénieurs, des objets étonnants, une imprimante 3D et des jeunes étudiants en stage. « C’est une ruche, très stimulante. » On y invente et fabrique des objets qui permettent par exemple de communiquer : « Écrire des messages par synthèse vocale, ou travailler avec des icônes pour ceux qui ne peuvent pas lire. » Les priorités sont l’autonomie, la personnalisation et le sur-mesure. « On ne fait pas d’objets qu’on peut trouver ailleurs dans le commerce. » De la domotique à un mini-fauteuil pour les moins de 3 ans, tout est unique et adapté à une demande très précise. « Nous travaillons en lien direct avec les patients et au sein d’une équipe pluridisciplinaire notamment les ergothérapeutes . »

À 59 ans, Jean-Paul Departe suit avec un émerveillement toujours renouvelé l’évolution de ses outils. « La microélectronique, l’arrivée d’Internet, les ordinateurs portables, les smartphones… Autant d’applications qui ont un impact encore plus grand pour nous et nos patients. » Dernière arrivée dans cette caverne de savants un peu fous : une imprimante 3D. « Avec mon collègue , Willy Allègre, nous n’y connaissions rien on était comme des gamins... Nous avons réfléchi à ce que cela pouvait apporter aux patients, à la manière de les impliquer dans la création d’objets. » Dans ce laboratoire, baptisé Rehab-Lab, ont été conçus un support de pailles ou de gobelets pour permettre à une personne tétraplégique de boire seule, des joysticks pour manipuler les commandes d’un fauteuil roulant. Plus de 50 patients ont déjà créé une centaine de pièces uniques et sur-mesure !

L’activité de la chaire Maintien@Domicile officiellement lancée en novembre dernier s’appuie notamment sur les travaux de ce laboratoire. La chaire, menée conjointement par l’ENSIBS (Ecole d’ingénieurs de l’Université Bretagne Sud) et l’IMT AtlanAtlantique, en partenariat avec le centre de rééducation de Kerpape, vise l’accompagnement des personnes dans leur habitat, en situation de handicap ou en perte d’autonomie.

Travailler dans le milieu médical, c’est aussi une leçon de vie quotidienne pour l’ingénieur : « La relation avec les patients se fait toujours dans les deux sens, on apprend beaucoup d’eux. »

 

1958 : Naissance en région parisienne

1970 : Arrivée en Bretagne

1982 : Intègre le laboratoire d’électronique de Kerpape

Février 2016 : Ouverture du Rehab-Lab

 

En savoir + : www.kerpape.mutualite56.fr/fr

 

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