« C'est d’abord un grand parc, un grand parc habité pour les habitants du secteur ». Pour présenter le projet d’aménagement du site de l’ancien hôpital de Lorient, Michel Toulminet, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Lorient, commence naturellement par mettre en avant la part belle laissée aux espaces verts. Près de la moitié du futur quartier Bodelio sera en effet constituée d’espaces arborés et plantés contre 20 % auparavant et seuls 55 % des 7,5 hectares seront imperméabilisés contre 80 % à l’origine.
À ce grand parc, l’équivalent de la moitié du parc Jules Ferry, s’ajoute une grande promenade de 300 mètres de long et 20 de large, qui traversera le site et sera réservée aux vélos et aux piétons, mais également la plantation de plus de 300 arbres, la présence de pelouses ou de petites prairies autour des logements ou encore la création d’un étang. Dans certains petits immeubles (3 étages maximum), les habitants auront même accès sur l’extérieur par un escalier en façade.
Une chaufferie au bois
La réalisation de ce nouveau quartier, à deux pas du centre-ville de Lorient, illustre la nouvelle philosophie qui guide les collectivités en ce qui concerne la construction de logements : ne pas consommer de nouveaux terrains, donner accès à des espaces verts et limiter la surface construite. Pourtant, ce quartier comprendra d’ici une dizaine d’années plus de 700 logements et près de 2 000 habitants. « On reconstruit la ville sur la ville, explique Philippe Lejeune, responsable aménagements urbains et espaces publics à Lorient Agglomération. Ce sont des programmes immobiliers compacts, avec des petits terrains, de la mitoyenneté et des collectifs qui comptent jusqu’à neuf étages ».
Un soin particulier est aussi apporté à la gestion des eaux pluviales dans un secteur sujet aux inondations lors de fortes pluies. Lors de ces épisodes, l’eau tombée du ciel sera stockée et infiltrée sur place, dans l’espace public, et une infime part dans le réseau afin de ne pas le surcharger et risquer qu’il déborde.
Ce souci d’être plus sobre se traduit aussi par la création d’une chaufferie bois et d’un réseau de chaleur enterré qui alimentera en chauffage et en eau chaude sanitaire les logements collectifs, un réseau raccordé par ailleurs aux lycées (Colbert et Marie Lefranc), au centre technique municipal et à une résidence pour personnes âgées. Quant aux logements, ils bénéficieront du label E+C- qui atteste à la fois de la performance énergétique du bâtiment et de son niveau d’émissions de gaz à effet de serre.
En chiffres
AVANT
80% d’imperméabilisation
20% d’espaces verts
APRÈS
55% d’imperméabilisation
45% d’espaces arborés
Le projet
700 logements
7,5 hectares
8,5 millions d’euros
Subvention
fonds friches : 765 000 euros
action coeur de ville : 300 000 euros