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L’expédition Tara Pacific n’est pourtant qu’à mi-parcours. La goélette effectue actuellement la plus longue traversée sans escale de la mission : 31 jours de navigation entre Taïwan et les îles Fidji avant d’attaquer la seconde moitié de cette grande aventure océanographique.
L’Océanie et plus précisément les îles Fidji constitueront le point d’entrée de cette nouvelle année d’exploration et de recherche. Depuis la Nouvelle-Zélande, l’équipe Tara Pacific continuera sa navigation le long de l’arc sud-asiatique vers la Chine pour compléter son étude de l’écosystème corallien et tenter de comprendre avec les chercheurs du CNRS, de PSL, du Centre Scientifique de Monaco et des laboratoires internationaux impliqués, ses mécanismes et capacités d’adaptation face au changement global. L’enjeu de cette connaissance est bel et bien de pouvoir être en mesure de contribuer, demain, à la résistance et au déploiement de cet écosystème dans la continuité de l’Accord de Paris négocié à la COP 21.
Pour commencer cette nouvelle année, Tara fera un stop en Nouvelle-Zélande, pays d’origine de Sir Peter Blake, éminent marin, deux fois vainqueur de la prestigieuse Coupe de l’America et propriétaire de Seamaster devenue Tara. Ce pays aura un sens tout particulier pour la goélette et pour les fondateurs de Tara liés à cette histoire et à celle de la Coupe de l’America.
Après une escale de quelques jours en Australie devant l’Opéra House de Sydney, Tara remontera vers la Grande Barrière de corail, puis elle naviguera vers les îles françaises de Chesterfield et de la Nouvelle Calédonie, le second plus grand récif corallien. Elle fera ensuite cap vers les îles Salomon et la Papouasie - Nouvelle Guinée, véritable « hotspot » de biodiversité, avant de remonter vers le Triangle de Corail en Indonésie et aux Philippines. Cette région particulière abrite plus de 30% des récifs coralliens de la planète dont la plupart sont menacés de disparition à cause de l’urbanisation, de la surpêche, de la pollution et bien sûr des effets du réchauffement.
C’est en février et mars 2018 que Tara traversera la Mer de Chine dans un contexte géopolitique régional complexe avant d’effectuer plusieurs escales à Hong Kong, Xiamen, Taipei et Shanghai ainsi que quelques travaux de recherche en coopération avec nos partenaires chinois, avant de se rendre à nouveau au Japon.
Cette épopée prendra la route du retour par l’Est, à travers le Pacifique Nord et Hawaï, ainsi que ce tristement fameux continent de plastique. Entre escales aux Etats-Unis, dernières plongées au Mexique et au Costa Rica et le Canal de Panama, l’équipe Tara devrait être de retour en Bretagne, à Lorient fin octobre 2018.
Noélie Pansiot