Ar stad a sec’hor a oa bet disklêriet er gouiañv-mañ. Penaos e rit evit rakwelet an dalc’h-se ?
Da gentañ e ta ar sec’hor diàr un diover a c’hlaveier e-skoaz ur blezad etre. A-c’houde miz Mae 2016 ec’h eus bet enrollet 50% bihanoc’h a c’hlav en Oriant, tra ma oa bet muioc’h evit ar geidenn e-doug ar 7 vlez kent. Heuliadoù zo d’an diover-se àr live ar gweleadoù dour (notenn gant ar skridaozerezh : ar gweleadoù edan douar gant an dour-sil) ha fonnder ar stêrioù, a zo kalz edan ar pezh a zo « reizh » er blez-mañ. Ouzhpenn-tra e vez ar glaveier efedusañ e-pad ar gouiañv, pa vez pourvezet ar gweleadoù dour en-dro. Ha n’eo ket sur e vo kresket ar stokoù dour ha pa vehe glav er mizioù da zonet. Evit achuiñ, dre ma vez dalc’het koun ag an hin tremenet gant ar meteier edan douar, pa ne vez ket adsavet ar stok e vez diover ouzhpenn blez goude.
Anv a rit ag ar gwelead dour : ag ar c’hondonioù e ta an dour ?
Ya, e-pad un herrad e c’hell an dour bout stoket er meteier edan an douar, ha goude-se ec’h eont da bourveziñ ar stêrioù er mareoù ma ne vez ket glav. Kondon Breizh a zo dreist-holl greunit ha karregadoù kalet ha didreuzus ha pas gwall spluius : n’hellont ket stokiñ kalz a zour. An dra-se a zo kaoz e c’hell bout dour-beuz fonnapl a-walc’h da-heul glaveier bras, ha sec’hor, er c’hontrel, da-heul un diover. Neoazh, produus-bras e c’hell bout oberiadennoù pompiñ zo evit pourveziñ dour mat da evet, evel e Plañvour, ma vez pompet 1 milion m3 dour bep blez e Kermadehoa. Alies e vez gwarezet gwell ar mammennoù dour edan douar evit an doureier gorre doc’h ar riskloù saotradur ha kresk ar sianobakteri.
Ag ar c’hondon e ta ivez dour ar stêrioù hag a ya da bourveziñ an tiriad gant dour mat da evet ?
Diehan e vez pourvezet ar gweleadoù gant ar meteier naturel gorre a zo anavet mat ganimp : gwazhioù, rivieroù, tachadoù gleborek, hag a zo adsavioù dour edan douar anezhe alies. A-dra-sur e ta ul lodenn ag an dour a zo er Blavezh pe er Skorf ag ar meteier edan douar enta.
L’eau : ressource à consommer avec modération !
Compte tenu de l’état de sécheresse constaté depuis l’hiver, les services préfectoraux imposent des restrictions d’usage, aux particuliers comme aux professionnels. Laurent Longuevergne, chercheur CNRS au laboratoire Géosciences Rennes, nous en dit plus sur ce phénomène climatique.
L’état de sécheresse a été déclaré dès cet hiver. Comment faites-vous pour anticiper cette situation ?
La sècheresse est tout d’abord liée à un déficit de précipitations par rapport à une année moyenne. Depuis mai 2016, les précipitations enregistrées à Lorient étaient près de 50% inférieures à la normale, alors que les 7 années précédentes étaient plutôt excédentaires. Ces déficits ont un impact, en terme de niveau dans les aquifères (ndlr : les couches souterraines formées par les eaux d'infiltration) et de débit dans les rivières, qui sont, cette année, bien inférieures à la « normale ». De plus, les pluies hivernales sont les plus efficaces et permettent de recharger les aquifères, ainsi, même si les mois à venir sont pluvieux, ils n’auront pas forcément un impact positif sur les stocks d’eau. Enfin, les milieux souterrains ont une mémoire du climat passé, ainsi tout stock non régénéré une année induira un déficit supplémentaire l’année suivante.
Vous parlez d’aquifère : l’eau provient des sous-sols ?
Oui, l’eau peut être stockée temporairement dans les milieux souterrains, qui vont ensuite alimenter significativement les rivières pendant les périodes sans pluie. En Bretagne, le sous-sol est essentiellement composé de granite et de roches dures et imperméables, peu poreuses : elles ne peuvent pas stocker des quantités importantes d’eau, ce qui explique que des précipitations importantes mènent rapidement à des inondations et, au contraire, un déficit à des sécheresses. Cependant, certains pompages AEP (alimentation en eau potable) peuvent être très productifs, c’est le cas à Plœmeur où 1 million de m3 d’eau est pompé chaque année à Kermadoye. Les ressources en eau souterraines sont généralement plus protégées des risques de pollution et du développement de cyanobactéries que les eaux de surface.
Et l’eau contenue dans les rivières, celles qui alimentent le territoire en eau potable, vient-elle aussi des sous-sols ?
Les systèmes aquifères alimentent en permanence les milieux naturels de surface qui nous sont si familiers : ruisseaux, rivières, zones humides, qui sont généralement des résurgences naturelles d’eau souterraine. Donc oui, une partie de l’eau du Blavet ou du Scorff provient de ces milieux souterrains.
Glossaire : Geriaoueg
- Aquifère = Gwelead dour
- Arrosage = Douriñ
- Automne = Diskar-amzer, dilost-hañv
- Barrage = Stankell
- Chercheur (scientifique) = Enklaskour (skiantour)
- Climat = Hin
- Cours d’eau = Dourredenn
- Débit (d’une rivière) = Fonnder (ur stêr)
- Déficit = Diover
- Eau = Dour
- Economie (d’eau) = Armerzhiñ, arboelliñ (dour)
- Eté = Hañv
- Evaporation = Diaezhenniñ
- Excédent = Reñverad
- Fleuve = Stêr vras
- Forage = Talariñ
- Hiver = Gouiañv, Goañv
- Intempérie = Gwall-amzer, fall-amzer, diroll-amzer
- Jardinage = Liorzhiñ, jardiniñ
- Météo / Temps = Liv an amzer / amzer
- Nappe phréatique = Gwelead freatek
- Pluie = Glav
- Potable (eau) = (Dour) mat da evet
- Printemps = Nevez-amzer, nevez-hañv
- Rare = Dibaot
- Récupérateur (d’eau de pluie) = Daspuner (dour-glav)
- Ressource = Pourvez, mammenn
- Rivière = Stêr, rivier
- Roche = Karregad
- Sécheresse = Sec’hor
Chronique réalisée avec le concours de l'Office public de la langue bretonne.
Article extrait des Nouvelles n°35