C’est une belle demeure en pierre, à proximité d’un petit lac et des nombreux che- mins de randonnée de Quistinic. On y accède par une petite route et quelques moutons paissent tranquillement dans le champ voisin. La Grange à Marie est le premier gîte d’étape du territoire accessible aux quatre familles de handicaps. « Tout a été pensé pour répondre à chaque type de handicap, expliquent leurs propriétaires Yann Forest et Nicole Joly. Il y a des espaces sous le plan de travail pour y passer un fauteuil, des gommettes tactiles près de boutons de la gazinière, des codes couleurs et des pictos, les prises et les interrupteurs sont à hauteur adaptée... »
Le couple a suivi un imposant cahier des charges pour répondre à toutes ces exigences, aidé par leur architecte Philippe Prevost, et Solenn Le Stunff-Cocoual, la référente du label Tourisme et handicap à Lorient Agglomération. « Plus qu’un hébergement, nous mettons du matériel adapté à disposition et proposons des animations accessibles avec un réseau de partenaires, comme des sorties en calèche, des ateliers cuisine, des joëlettes pour la balade dans les chemins, la location de handbike, etc. »
Nicole travaille depuis 25 ans auprès de personnes polyhandicapées et Yann est animateur spécialisé en associations de tourisme adapté. Leur expertise est un atout pour les pensionnaires, valides ou en situation de handicap, qui fréquentent ce gîte ouvert depuis deux ans. « On avait constaté nous-même la difficulté de trouver des hébergements et d’organiser l’accueil de personnes handicapées. Il y a un manque flagrant, et la demande va être de plus en plus forte, y compris avec le vieillissement de la population. »
En savoir plus : http://cap-blavet.bzh/
À Kerpape, un fablab pour inventer des aides adaptées
Les idées ne manquent pas au laboratoire électronique du centre de rééducation fonctionnelle de Kerpape. L’une des dernières en date est la création du Rehab-Lab, « un fablab utilisant les techniques d’impression 3D pour impliquer les patients dans la création de leurs aides techniques », explique Jean-Paul Departe, ingénieur et directeur du laboratoire. Supports de verre, clefs de porte, embouts joysticks pour piloter un fauteuil... Les patients deviennent acteurs de leur autonomie. « Par exemple, pour un problème de préhension (prise en main), il s’agit de créer un outil afin de gagner en indépendance, depuis sa conception jusqu’à sa fabrication. »
Le choix de l’impression 3D permet de créer des objets sur mesure et à coûts maîtrisés. « On teste au fur et à mesure de nouveaux matériaux : plus souples, adaptés au contact alimentaire, réagissant à la température... On travaille en partenariat avec la plateforme ComposiTIC qui développe des fils d’impression 3D. » Fédérant le personnel et les patients de Kerpape, le labo d’électronique, ComposiTIC et l’UBS, mais aussi des entreprises pri- vées, des industriels et des associations, ce projet montre la convergence des acteurs du territoire sur le sujet du handicap. À ce jour, plus de 300 objets ont été créés au Rehab- Lab avec une centaine de patients. Et le labo de Kerpape est sollicité par des industriels ou Médecins sans frontières pour exporter ses innovations.
En savoir plus : http://k-lab.fr/wordpress/rehab-lab/
Concours CCI : une trottinette électrique pour tous primée
Permettre à toute personne en fauteuil roulant manuel de se motoriser avec une trottinette électrique et à coût maîtrisé. C’est le pari lancé par la jeune entreprise Omni, lauréate de la deuxième édition du concours proposé par la CCI du Morbihan Start up et handicaps, devant une centaine de candidats issus de toute la France.
« Gagner ce concours nous ouvre les portes de collaborations précieuses, confie Charlotte Allaux, cofondatrice d’Omni. On a rencontré des personnes animées par la même volonté que la nôtre : proposer de l’innovation dans le domaine du handicap, faciliter l’inclusion, faire bouger les choses. » Assorti d’une aide financière de 5 000 eur os, le prix permet aux lauréats d’intégrer le réseau de partenaires publics et privés qui travaillent ensemble autour du handicap dans le territoire « Le centre de Kerpape et l’industriel Hill-Rom nous ont proposé un accompagnement pour nous aider à développer notre solution. » Une solution née de l’observation et de l’échange entre les ingénieurs et les personnes en fauteuil manuel comme Charlotte. « C’est une méthode d’innovation centrée sur l’utilisateur. Mes collègues ont même passé plusieurs jours en fauteuil manuel. L’idée était d’améliorer la mobilité. »