Quel était l’intérêt d’un projet comme Solenn ?
Il faut rappeler le contexte particulier de la Bretagne, une « péninsul e électrique » qui ne produit que 15 % de l’électricité qu’elle consomme. C’est pour cela que nous avons signé dès 2010, avec la Région, l’État, RTE et l’Anah, le Pacte électrique breton qui vise trois objectifs : la maîtrise de la demande en électricité, le développement des énergies renouvelables et la sécurisation de l’alimentation électrique. Le projet Solenn porte sur deux de ces objectifs et il a l’avantage de rassembler de nombreux partenaires dont deux associations de consommateurs, ce qui est unique dans ce type de projet. Et puis, le territoire de Lorient Agglomération est très volontariste sur les questions de transition énergétique.
Quelles ont été les expériences menées pendant ces quatre années ?
Les expériences ont d’abord porté sur la maîtrise de la demande en électricité en sensibilisant et en formant les utilisateurs à mieux comprendre leur consommation grâce à un accompagnement individuel et des animations collectives portées par l’ALOEN, et avec les données individuelles issues du compteur communicant Linky. Ensuite, l’anayse des données agrégées et anonymes a permis de donner une vision globale de la consommation. Enfin, Enedis a testé le système d'écrêtement qui diminue la puissance électrique de chaque foyer pour laisser une puissance minimum en cas d’incident grave sur le réseau, plutôt que de couper intégralement toute une zone.
Quels sont les résultats et les enseignements du projet Solenn ?
Les résultats montrent que la sensibilisation des foyers permet des économies allant de 2 à 7% sur la consommation électrique, mais que l’information sur les données de consommation seule ne suffit pas. C’est l’accompagnement humain et la pédagogie qui facilitent la prise de conscience et l’action des usagers. On constate aussi que la mise en image des données de consommation du territoire est un outil précieux pour que les collectivités puissent suivre et évaluer leurs politiques énergétiques. L'écrêtement s’est aussi avéré efficace pour remplacer le délestage et pourrait s’appliquer à des territoires fragiles comme les îles bretonnes par exemple.
* Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Pour en savoir plus :
www.ademe.fr/ et www.smartgrid-solenn.fr