C’est une large bande de sable qui court de la presqu’île jusqu’à la presqu'île de Quiberon. À Gâvres, c’est la grande plage, qui forme l'extrémité ouest de cette bande. Comme tout espace du littoral, elle subit l’érosion et les poussées de la mer : le sable qui s’échappe, les vagues qui frappent les murs de soutien, les tempêtes qui inondent la route et les jardins. Si des travaux ont déjà été réalisés en 2012 pour protéger le trait de côte et limiter les inondations, ils ont aussi fait évoluer le visage de la grève. Aujourd’hui, la grande plage se divise en deux parties, tandis que l’érosion naturelle de la dune se poursuit. De nouveaux aménagements sont donc nécessaires afin d’optimiser l’existant et de garantir de manière optimale la protection des biens et des personnes autant que des ressources naturelles.
Après les inondations dues aux tempêtes de 2001 et 2008, Lorient Agglomération avait installé deux épis de bois et rechargé la plage avec 159 000 m3 de sable, soit l’équivalent de 50 piscines olympiques. Des aménagements qui font l’objet d’un suivi scientifique rigoureux par les chercheurs et étudiants de l’Université Bretagne Sud depuis 2015. Ils étudient les mouvements du sable, de la houle et du vent. Leurs conclusions montrent que le sable reste prisonnier entre les deux épis sur lesquels il fait pression. Les chercheurs ont alors préconisé d’optimiser ces aménagements existants pour mieux cibler leur efficacité et contrôler le mouvement des masses de sables. Car l’objectif principal est bien de maintenir ce sable sur la grande plage, même s’il s’agit aussi de mieux le répartir tout en renforçant la dune, premier rempart contre la houle.
Une gestion douce du trait de côte
Affirmant la volonté de respecter le paysage et le patrimoine naturel du lieu, Lorient Agglomération a choisi d’engager de nouveaux aménagements légers et intégrés. La première étape a été, début septembre, le raccourcissement des deux épis de bois existants, à la faveur des grandes marées : un retrait de 80 mètres sur l’épi ouest et de 100 mètres sur l’épi est pour conserver le sable tout en permettant une circulation du sable entre Gâvres et Plouhinec. Ce premier geste permet au sable de rester le long de la dune pour jouer son rôle d’amortisseur de la houle.
La deuxième étape sera la pose de rondins de bois pour créer trois nouveaux épis : des pieux plantés tous les 50 centimètres sur deux rangées. Cette installation s’inspire de ce qui a déjà été fait à Saint-Malo. Elle offre plus de liberté de circulation aux éléments comme aux promeneurs. Enfin, la troisième phase concernera la protection et la consolidation de la dune : des ganivelles fermeront et orienteront les accès à la plage pour limiter le piétinement et emprisonneront le sable qui s’envole avec le vent. Des casiers de ganivelles en haut de la dune viendront consolider l’enracinement des plantes tels que les oyats. La dune sera surélevée au niveau des habitations, à l’ouest de la plage. Ces aménagements discrets et même réversibles, inspirés des procédés de protection naturels déjà éprouvés, respectent le site ainsi que la zone de reproduction du gravelot, petit oiseau protégé du bord de mer.
Calendrier des travaux :
- Hiver 2018-19 : sondages géotechniques du sol et installation des pieux en bois pour former trois nouveaux épis
- Print emps 2019 : installation du linéaire de ganivelles et des casiers sur la dune
Budget : 200 000 euros HT
Projet piloté par la Direction environnement et développement durable de Lorient Agglomération, dans le cadre de sa compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) »
E brezhonneg
Emañ An Oriant Tolpad é kas e chanter àr-raok evit diwall gourenez Gavr doc’h arsailhoù ar mor. Er penn kôrnok pellañ emañ an tevenn bras. Evel e pep lec’h àr an aod e vez krignet ha bountet gant ar mor : ar sabl a achap, an houlennoù a sko àr ar murioù-harp, ar barroù-amzer a veuz an hent hag ar jardinoù. Labourioù a oa bet e 2012 dija evit gwareziñ an tevenn, mes chañchet o deus dremm an draezhenn ivez. Neuze e oa bet kavet rekis gober kempennadurioù nevez evit gwellaat ar pezh a zo dija ha diwall ar savadurioù hag an danvezioù naturel.