Si aucun établissement recevant du public (mairie, école, piscine, stade...) ne peut être construit aujourd’hui sans être accessible aux personnes en situation de handicap (loi du 11 f évrier 2005), les communes ont dû planifier des aménagements pour les bâtiments déjà existants. À Gestel, Loïc Quéguiner, adjoint à la mairie, a pris le sujet à bras le corps. « Sur le terrain, on se rend compte qu’il y a de nombreux travaux à réaliser pour rendre accessible l’espace public, explique-t-il. Si un bâtiment est accessible mais qu’une personne handicapée ne peut pas se garer devant, ça ne sert à rien. » Tous les services communaux (mairie, école, centre de loisirs...) et tous les arrêts de bus sont conformes. Mais la commune a décidé d’aller plus loin en consacrant une part de son budget travaux à des aménagements supplémentaires, comme le rabaissement des trottoirs ou des bandes d’éveil de vigilance devant les passages piétons. « Dès qu’un logement est construit dans la commune, je vérifie dans le permis de construire qu’il sera accessible », ajoute l’élu.
Cette sensibilité particulière, Loïc Quéguiner l'a acquise durant sa carrière de pompier professionnel mais également au sein de la commission intercommunale d’accessibilité (CIA) créée en 2009. Lorient Agglomération a décidé d'y réunir les 25 communes de son territoire et tous les organismes et associations concernés par le handicap afin de donner une dynamique supplémentaire. « On s ’est fait remarquer comme territoire pilote , souligne Jean-Marc Léauté, délégué accessibilité à Lorient Agglomération, avec la création de l’application Handimap, l’équivalent d’un Mappy pour les personnes handicapées, et nous animons depuis cinq ans les ateliers d’accessibilité du réseau national Villes inclusives de France. » Autre exemple de cette dynamique : près de 500 personnes ont été formées à l’accueil de personnes en situation de handicap, notamment dans les structures de tourisme. « En dix ans, nous a vons évolué dans tous les domaines même si de nombreux efforts restent encore à faire, notamment dans le domaine de l’accessibilité à l’information. »
Le combat de Yann Jondot
Maire de Langoëlan (Morbihan) et paraplégique, Yann Jondot œuvre activement à faire progresser l’accessibi- lité des communes. « Les pouvoirs publics ont donné aux établissements un délai supplémentaire pour être accessibles, explique-t-il. Ce délai court jusqu’en 2024 pour certains lieux. Je n’ai pas forcément envie d’attendre cette date pour que tout soit accessible. » Yann Jondot propose donc aux communes une solution simple : mettre à disposition des personnes handicapées, en mairie, une rampe d’accès et un amplificateur de son. Plus de 200 communes se sont déjà engagées dans cette démarche dont Yann Jondot espère qu’elle fera du Morbihan le département le plus accessible de France.