En quoi le projet de territoire est-il un moment si important pour le Pays de Lorient ?
C’est le premier acte fort du mandat. L’objectif est de structurer les actions de Lorient Agglomération sur le long terme. C’est une feuille de route stratégique, fixant de grands enjeux, qui pourront se décliner en actions concrètes et crédibles tout au long du mandat. Mais surtout, elle implique l’ensemble des acteurs intéressés par le développement du territoire. Tous les projets ne peuvent pas être menés uniquement par Lorient Agglomération. Si je prends l’exemple des transports, leur amélioration ne viendra pas seulement de la performance du réseau de bus. L’aménagement des pistes cyclables est avant tout de la responsabilité des communes et la desserte des trains régionaux celle du Conseil régional. Lorient Agglomération jouera alors plus un rôle d’impulsion, de facilitateur, de coordinateur ou d’accompagnement.
« Trois pilliers : l’attractivité économique, la transition écologique et l’aménagement du territoire »
Mais en affirmant que nous voulons repenser les mobilités du quotidien, nous nous fixons un cap qui peut être partagé par tous les acteurs concernés par cette politique publique. De manière générale, les objectifs inscrits dans le projet de territoire sont une référence pour toutes les actions à venir. Il faudra à chaque décision se poser la question de savoir si elle répond à tel ou tel objectif.
Quels sont les grands enjeux identifiés dans ce projet de territoire ?
Les grands enjeux, je les avais énumérés lors de mon investiture. Ils n’ont pas changé. Notre action reposera sur trois piliers : l’attractivité économique afin de répondre aux défis de l’emploi et du pouvoir d’achat mais aussi du financement de nos politiques publiques, la transition écologique et l’aménagement du territoire afin de prendre en compte les équilibres entre littoral et rural, est et ouest, et affirmer la solidarité entre les communes. La création d’une filière hydrogène est une bonne illustration d’une action qui répond à ces enjeux puisqu’elle répond à la fois à la volonté de décarboner les transports publics – c’est la transition écologique –, et à l’appui à un secteur d’excellence qui inclut l’éolien offshore – c’est l’attractivité économique.
Dans les contributions et les enquêtes, il apparaît clairement que le transport et le logement sont les deux premières préoccupations des habitants, avant même l’économie et l’emploi, nous devrons en tenir compte.
Quelle leçon tirez-vous de la large concertation qui a conduit à l’élaboration de ce projet ?
Ce qui est évident en écoutant les habitants, c’est qu’ils sont fiers de leur territoire, qu’ils aiment vivre ici et qu’ils sont conscients de bénéficier d’un cadre de vie privilégié. C’est une force pour mener des objectifs ambitieux. Car ce projet sera évidemment construit avec les forces vives du Pays de Lorient. Favoriser les circuits courts et l’alimentation locale, ça se fait avec les producteurs, les distributeurs mais aussi les consommateurs. Si tout le monde y croit et joue le jeu, nous réussirons collectivement. Je suis d’ailleurs très optimiste quant à la mise en oeuvre des actions contenues dans le projet de territoire car je pense que 80 % d’entre elles sont partagées par tout le monde et les personnes qui ont été consultées, notamment les acteurs socio-économiques, parlent déjà du « coup d’après ».
« Un état d'esprit qui a changé »
Marc Boutruche, 3e vice-président chargé de l’habitat, du logement, du foncier et du projet territorial, maire de Quéven
« Ce projet de territoire a été construit en élargissant la base politique traditionnelle aux forces vives du territoires : élus municipaux, acteurs économiques, associations, citoyens, pour qu’il soit partagé par le plus grand nombre. Plus d’un millier de contributeurs, dans toute leur diversité, ont ainsi participé à son élaboration en exprimant leur perception du territoire et en suggérant des actions répondant à leurs attentes.
Ce qui est remarquable, c’est que nous avons décloisonné les frontières communales. Nous avons raisonné bassin de vie tout comme le font les habitants qui habitent, travaillent, font leurs courses et profitent de leur temps libre sur plusieurs communes de l’agglomération. Nous avons su collectivement en revenir, au fond, à l’essentiel : comment bien vivre au quotidien, et le plus important : ensemble !
Il faut maintenant mettre en oeuvre concrètement ce projet avec tous les acteurs et les habitants du territoire. Il est évident que nous serons amenés à faire un bilan régulier des actions menées afin de vérifier qu’elles correspondent aux objectifs fixés. »