Lorient, Hennebont, Ploemeur, Lanester, Plouay, Locmiquélic… Les collectivités sont de plus en plus nombreuses à opter pour le bois lorsqu’il s’agit de chauffer les bâtiments dont elles ont la responsabilité.
Il ne s’agit pas seulement de locaux administratifs comme la Maison de l’Agglomération, mais aussi d’équipements qui accueillent des usagers comme la piscine, la médiathèque, une école, un gymnase et même les serres municipales à Lorient. Le réseau de chaleur peut être étendu à d’autres bâtiments n’appartenant pas à la commune. Ainsi, le réseau de chaleur de la Ville de Ploemeur (quartier de Kerdroual) alimentera le centre pénitentiaire et un EHPAD.
Autre exemple : dans quelques jours, la chaufferie du quartier de Lanveur, à Lorient, fournira de la chaleur à l’Université et à des logements gérés par Lorient Habitat. L’intérêt d’un tel choix est triple. Premièrement le coût. « Pour la chaufferie du Moustoir, qui dessert le stade, la mairie, la piscine et le théâtre, cela revient à 3 cts du kWh contre 7 cts pour le gaz, explique Jean-Guy Bengloan, responsable à la société publique locale bois énergie renouvelable qui regroupe 16 communes et les 2 agglomérations de Lorient et Quimperlé. Même s’il faut du personnel qualifié pour l’entretien de l’installation, on économise plus de 100 000 euros par an en chauffant au bois. » Deuxièmement : le bilan carbone, plus favorable quant au rejet de gaz à effet de serre. Troisièmement : l’autonomie. Les communes s’approvisionnent en bois dans un rayon de 50 km et s’adressent à des entreprises qu’elles connaissent.
EN CHIFFRES :
- 7 chaufferies municipales et unedizaine à venir d’ici 5 ans
- 15 000 mètres cubes de bois consommés
- 1 000 000 de litres de fioul économisés
« Cette dynamique permet de renforcer une filière économique qui réunit entreprises forestières, scieurs, agriculteurs qui trouvent là un nouveau débouché », souligne Bruno Paris, vice-président chargé de la transition écologique. « Si l’on prend l’exemple du bois issu de l’entretien des haies de bocage, nous l’achetons à des agriculteurs réunis dans une société coopérative locale, souligne François Corre, technicien bois et énergie renouvelable à la Ville de Lorient et à la SPL bois énergie renouvelable. C’est un peu plus cher, mais cela contribue à maintenir la biodiversité et éviter le ruissellement sur les parcelles. » Le bois, livré déchiqueté dans un entrepôt situé au port de commerce, est également issu d’arbres abattus qui ne sont pas valorisables comme les résineux, ou des chutes de scierie… « Nous sommes aussi en lien avec l’Office national des forêts. Nous récupérons le bois qui n’est pas utilisé en charpente en le broyant sur place en bord de route. Il nous arrive aussi de remettre en exploitation des bois pauvres grâce à ce nouveau débouché. Cela stimule l’entretien des forêts. »
A Locmiquélic
« Nous savions que le gaz allait augmenter »
Lorsque s’est posée en 2019 la question du renouvellement de plusieurs chaudières au gaz pour les bâtiments de la ville, la commune de Locmiquélic a opté pour le bois. « Nous savions que le gaz allait augmenter, explique Catherine Allain, directrice générale des services. Par ailleurs, cela permet de ne pas être dépendant d’une ressource lointaine et dont les prix fluctuent. » Le fournisseur est en effet un agriculteur du département qui livre régulièrement des plaquettes déchiquetées. Par ailleurs, grâce à un taux de subvention proche de 50 %, la création de la chaufferie et du réseau est amortie en seulement 13 ans. Aujourd’hui, la chaufferie bois alimente l’école élémentaire, le centre culturel Artimon, la médiathèque, la mairie, le service enfance-jeunesse et le relais intercommunal parents assistant(e)s maternel(le)s. S’y ajouteront bientôt 31 logements construits dans le secteur