Bien qu’il soit breton, et plus précisément bigouden, c’est à Las Vegas que Yann Bodéré a entendu parler d'IoT.bzh, une start-up implantée à Lorient depuis 2015. « Je travaillais au techno-centre de Renault à Guyancourt et nous étions avec une délégation au CES de Las Végas, un salon consacré à l'innovation technologique en électronique grand public, se souvient-il. Ce sont des Japonais qui m’ont raconté qu’ils venaient souvent en Bretagne chez un de leurs fournisseurs. » Après plusieurs contacts avec le P.D.G. de cette entreprise, Yann Bodéré est revenu travailler au pays en septembre 2019 en tant que directeur général et s’est installé dans la région avec sa famille. « Il était prévu que ma femme quitte son job. Mais avec le confinement, son employeur s’est rendu compte que dans son métier de contrôleur financier, bosser à distance était tout aussi efficace. Elle va de temps en temps à Paris en TGV, mais sinon elle télétravaille depuis la maison », explique-t-il avant d’ajouter : « Je ne repartirai jamais. C’est un territoire vraiment très vivant et le cadre est super ! Ça n’a rien à voir avec les grandes métropoles ou les zones d’activités qui se ressemblent toutes. Nos salariés y trouvent leur compte. »
Installée à Lorient dans les anciennes halles Saint-Louis, IoT.bzh est spécialisée dans l’Internet des objets connectés industriels (IOT est l’acronyme de la version anglaise : Internet Of Things). Tous les salariés sont des ingénieurs en informatique. L’équipe compte six nationalités et 20 % de femmes, ce qui est rare dans ce secteur. « Toutes et tous sont séduits par le fait que nous utilisons ce que l’on appelle de l’open source, c’est-à-dire un programme informatique dont le code source est accessible à tout le monde, tout le contraire de Windows ou Apple. Ça donne un vrai sens à leur métier. »
Ces « geeks » codent des systèmes d’exploitation, comme Windows sur votre PC ou Android sur votre téléphone, qui permettent à ces objets de communiquer entre eux ou avec un ordinateur central. « Aujourd’hui, les voitures sont plus connectées que n’importe quel autre équipement : 90 % des voitures neuves ont un modem pour aller sur le Net, explique Yann Bodéré. Ce peut être pour regarder un film sur Netflix ou offrir des services de navigation. Sur une Tesla (la voiture électrique développée par Elon Musk, N.D.L.R.), il y a une mise à jour du système à distance tous les quinze jours, comme pour votre ordinateur. Nous travaillons aussi beaucoup pour les bateaux. Nous avons même un bateau de démonstration pour nos clients. Et lorsque nous les emmenons à Groix ou à la base de sous-marins, ils s’en souviennent ! »
Reconnue et récompensée, IoT.bzh a remporté l’an passé le grand prix AutoTech de la start-up automobile de l’année 2020 et l’entreprise a été sélectionnée en début d’année dans le cadre de l’appel national du « grand défi cyber ». Elle va bénéficier d’une aide financière de 460 000 euros et embaucher de nouveaux ingénieurs. « C’est le grand défi des années à venir : protéger les données contre les hackers. On l’a vu récemment avec les cyber attaques lancées contre les hôpitaux afin d’obtenir une rançon. »
Juin 2015
Date de création
28 salariés
Prix reçus
Cyber West Challenge 2016,
Victoires de la Bretagne du Télégramme catégorie création d'entreprise 2019,
Cyber Shield Quest 2020,
Grand Prix ACF Autotech 2020,
Grand Défi Cyber 2021