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[DOSSIER] La rade aux 3000 navires

Né de la mer, le territoire de l'agglomération lorientaise inscrit son développement dans celui de ses ports qui représentent à eux tous – commerce, pêche, course au large, passagers, plaisance - une activité très dense et très diverse. Les Nouvelles vous propose de redécouvrir à travers ce dossier ces univers parfois méconnus, qui rythment la vie de la rade.

Port de Keroman : premier port de pêche en chiffre d'affaires

C'est à Lorient et nulle part ailleurs qu’en matière de pêche, les bons résultats se confirment : plus de 26 000 tonnes de poissons débarqués, 80 000 tonnes de produits de la mer transformés, 3 000 emplois, premier port pour la langoustine, premier port français pour son chiffre d'affaires, premier pour la diversité avec environ 60 espèces.

Diversité aussi dans la flottille des 300 bateaux qui débarquent leurs poissons sur les quais : s'il y en a pour toutes les saisons et toutes les techniques de pêche, une constante se dessine : « À Lorient, il n'y a que de la pêche fraîche, souligne Carole Boussion, médiatrice scientifique pour la Maison de la mer, une structure qui organise des circuits portuaires de la rade toute l'année. Sans transformation à bord, et les sorties durent de 7 à 10 jours vers Belle-Île, Groix, Quiberon, le golfe de Gascogne.

Il existe aussi une pêche hauturière (en haute mer) en Écosse, qui fonctionne en base avancée : les pêcheurs restent sur place et envoient leur pêche par camion à Lorient. » Indissociables du paysage lorientais, les navires de la Scapêche (groupe Intermarché), premier armateur de pêche fraîche en France, sont basés à Lorient. Encore une première pour le territoire : l'un des plus grands chalutiers du groupe a été transformé en palangrier (bateau de pêche "à la ligne") pour la pêche au large.

Le secteur innove pour une pêche plus sélective et durable, mais aussi pour des bateaux plus économes en carburant. « Un défi pour les chantiers de construction navale », souligne Carole Boussion.

Lorient est aussi le 1er port de commerce de Bretagne, le plus grand pôle européen de course au large, un site mondial de construction navale avec Naval Group (ex- DCNS)… Lorient et sa rade recèlent des activités portuaires qui font du territoire une place importante à l’échelle nationale.

 

Lorient La Base : plus grand pôle européen de course au large

L’ancienne base de sous-marins, devenue Lorient La Base, est l’un des symboles de ce territoire qui abrite des activités multiples dans ses ports. Aux pieds des gigantesques blockhaus construits par les Allemands, les maxi-trimarans se préparent pour leur prochaine course transatlantique. Ici, les vestiges de la guerre côtoient les dernières innovations en matière de course au large. « Après la guerre, la base a été récupérée par la Marine française jusqu’en 1997. Puis, elle a été reconvertie très rapidement : une dizaine d’années seulement pour devenir un pôle course au large aujourd'hui de renommée mondiale. »

On trouve aujourd’hui sur le site Lorima, l’un des leaders mondiaux de la fabrication de mâts en carbone, Plastimo, bien connu des marins pour sa fabrication de radeau et de gilets de sauvetage, ou encore la société Lyophilisé & CO qui propose de l’avitaillement pour les plus grands skippers… L’un des blocks abrite un port à sec, une innovation mondiale, avec 280 bateaux sur 4 étages, et un système automatisé de mise à l’eau. Carole Boussion rappelle à cette occasion que le territoire compte près de 3000 places dans ses ports de plaisance, un nombre qui a fortement augmenté ces dernières années.

 

Premier port de commerce de Bretagne

À quelques encablures de Lorient La Base, la rade abrite le port de commerce, une zone méconnue du grand public, alors même qu’il accueille 300 à 400 bateaux par an. Ils peuvent mesurer plus de 200 mètres de long, un gabarit baptisé Panamax car il détermine la taille maximale des navires qui peuvent emprunter le canal de Panama. « Les grues sont de plus en plus rapides : 1 000 tonnes par heure, précise Carole Boussion. Ici, on décharge trois grands types de marchandises : vrac agroalimentaire, sable vrac de construction et hydrocarbures. » Pour guider ces grands cargos, une flotte de bateaux de services : quatre remorqueurs et deux pilotines, « qui transportent des pilotes expérimentés à bord des cargos pour en prendre les commandes et aider à entrer ou sortir du chenal ».

Sur l’un des bâtiments du port de commerce, une banderole souhaite la bienvenue dans la langue de Shakespeare : Welcome to Lorient south Brittany*. « C’est le quai des paquebots de croisière, explique Carole Boussion. Il en passe 6 ou 7 par an, venus d’Angleterre, d’Allemagne, des États-Unis. » 

Si les paquebots s’amarrent au port de commerce, les voyageurs vers Groix disposent, eux, d’une gare maritime. En 45 minutes, l’un des deux ferries dépose passagers et véhicules sur l’île aux grenats. Dès la fin du mois de mars, le Breizh Nevez 1 remplacera le vieux Saint-Tudy dans les liaisons quotidiennes vers Groix. Ce nouveau ferry est né dans les chantiers Piriou, entre Lanester (pour la coque), Lorient (l’armement) et Concarneau (les espaces intérieurs), mais aussi sur l'anneau de construction et de réparation navale où il a été peint, armé, équipé et mis à l'eau.

 

A Lorient, Naval group dispose de la plus grande forme de construction couverte d’Europe

Héritée de l’implantation de la Compagnie des Indes au milieu du XVIIe siècle et de la construction de navires pouvant traverser les océans, la filière navale est très visible dans la rade avec la présence, immanquable, de Naval Group (ex-DCNS) sur les deux rives du Scorff. « Le grand programme en cours est celui des FREMM, dix frégates multimissions très polyvalentes, des bâtiments de défense contre les navires, mais aussi les cibles terrestres, aériennes et sous-marines. Les marines française, italienne, marocaine et égyptienne en ont commandé. »

Si les frégates sont furtives, c’est-à-dire difficilement repérables par les radars, leurs dimensions de 142 mètres de long les rendent "détectables" par les habitants. Il est possible d'en apercevoir à l'étape de finition dans un bassin à sec le long du Scorff. Leur fabrication en demi-anneaux suit une logique de série et se finalise lors de l’assemblage dans « la plus grande forme de construction couverte d’Europe avec 245 mètres de long ». Chantier protégé, le site de Naval Group fourmille de près de 2 500 personnes, ingénieurs, ouvriers, soustraitants : « C’est le premier employeur industriel du Morbihan. » Là encore, la diversification et l’innovation s’imposent : « Naval Group s’est lancé dans les énergies marines renouvelables ; l’entreprise a construit les pales des éoliennes de Paimpol et participe au projet d’éolien flottant au large de Groix. »

*Bienvenue à Lorient Bretagne Sud


À la découverte de la rade et des activités de ses ports

L’Espace des sciences Maison de la mer propose des visites thématiques de la rade de Lorient, de ses espaces et de ses différentes activités portuaires. Des visites du port de pêche sont proposées incluant, selon les dates, une visite d’un atelier de marée, une rencontre avec un pêcheur, une dégustation de produits de la mer ; une autre thématique propose une visite commentée de la rade en batobus, une visite de chantier naval. Ces circuits sont animés par un médiateur de la Maison de la mer. Les tarifs varient selon l’activité proposée. Une inscription préalable est obligatoire.

Plus d’infos et réservations au 02 97 84 78 00

En savoir + sur les circuits portuaires par la Maison de la mer :
www.maisondelamer.org

 

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