C’est une façade en pierres assez discrète avec une devanture verte comme il se doit, une petite vitrine et quelques enseignes de brasseurs. Depuis la rue, rien ne laisse présager la générosité de l’espace intérieur. Une grande salle boisée, une vaste cheminée, des fauteuils et des chaises confortables, un long comptoir en bois foncé, quelques bouquets de saucissons suspendus et, derrière, encore une salle, puis une cour, puis un jardin...
Le Galway Inn se dévoile un peu à l’image de son créateur Padraig Larkin : généreux, accueillant et multiple. « C’est un lieu qui correspond à mon idée : de la pierre apparente et du caractère, confie- t-il, dans un français parfait à l’accent chantant. Chaque objet vient d’Irlande et porte une histoire, un souvenir. » Une accumulation de mobilier, tableaux, objets hétéroclites qui construisent un décor chaleureux et familial. « J’ai reconstitué ma vision du pub irlandais de mon époque, celle des années 1970. » Un lieu où les habitués aiment croiser les Irlandais de passage, des jeunes et des anciens, des étudiants ou des quadras. « C’est une passion : depuis 30 ans, je continue de cultiver cette convivialité. Et aujourd’hui, mes clients viennent avec leurs petits enfants ! C’est là que je me rends compte que le Galway Inn devient une institution... »
Une étape pour les Irlandais de passage
Car ce pub irlandais est bien devenu une référence : pour les Lorientais qui viennent y déguster de « la bière de qualité, du bon vin et écouter de la bonne musique », comme The Chieftains ou The Dubliners passés par les lieux. Une référence aussi pour tous les Irlandais qui y trouvent un petit coin de chez eux, « pour un conseil, une traduction, un match de football gaélique à la télé ». D’ailleurs, même le président d’Irlande est passé au Galway Inn en 2014, pendant le Festival Interceltique. « C’était un honneur, un moment exceptionnel. On a parlé de Galway, et du bon vieux temps. Et de ce qui lie les Bretons et les Irladais. »
« C’est une passion : depuis 30 ans, je continue de cultiver cette convivialité. »
Pour ce néo Breton, les deux peuples sont cousins : « Les Bretons ont un petit grain comme nous, ils font facilement la fête pour un rien. » Et puis une histoire parallèle, liée à la lanue et à la culture, d’abord interdites et maintenant arborées avec fierté. Arrivé en Bretagne à 21 ans, Padraig a construit sa vie à Lorient : son épouse, leurs enfants, « à qui j’ai toujours parlé anglais », leur jardin de ville peuplé de poules et de moutons, « j’aime leur son et leur odeur, ça me rappelle mon enfance ». « Quand je fais découvrir la région aux Irlandais, je les emmène à Guémené, à Port-Louis, sur les marchés...
Les rivières paisibles, le granit, les ruelles des villages, tous ces lieux m’impressionnent, c’est ma Bretagne à moi, pleine de charme. » Et s’il avoue avoir le blues chaque fois qu’il quitte l’Irlande, il oublie son chagrin dès qu’il met les pieds sous la table. « Je suis obsédé par la cuisine d’ici. Ce que je préfère : un plateau de fruits de mer, des palourdes farcies, un bon vin... J’ai découvert cet art très français de passer du temps à table, et j’adore ça ! »
- 1961 : Naissance en Irlande, enfance à Galway (ville jumelée avec Lorient !)
- 1982 : Arrivée en Bretagne, ouverture d’un café concert à Guern
- 1988 : Arrivée à Lorient, ouverture du Galway Inn rue de Belgique
- Eté 2018 : Reprise de la Villa Margaret à Larmor-Plage